Peinture abstraite, émotion et sensualité sont sans doute ce qui caractérise le mieux l’œuvre de Guillaume Singer qui signe ses toiles sous le pseudo d’Ant. Rendez-vous est pris pour le vernissage de Guillaume Singer le 25 juin chez Dimex Galerie.
Ant ne s’enferme dans aucune règle, seul compte l’espace de liberté et son ressenti.
Chez Dimex, nous côtoyons ce peintre régulièrement et nous avions envie de partager une rencontre. Rendez-vous est pris à ne rater sous aucun prétexte !
Qui est Guillaume Singer ?
Pour comprendre l’œuvre, il faut souvent connaître l’homme.
Guillaume Singer, autodidacte marseillais de 54 ans, est un ancien journaliste sportif et organisateur de combats de boxe qui « a glissé », selon ses propres termes, dans la peinture. Guillaume est passionné de boxe, de foot et de tennis. Durant 18 ans, il écrit pour la presse sportive, mais le journaliste rêve d’autres horizons. L’homme ne se satisfait pas de ses acquis et se renouvelle souvent.
Parmi ses voyages, certains seront déterminants pour la suite, comme un trek dans le désert où il découvre la notion d’espace et d’infini ou encore une visite au MoMa lors d’une participation au marathon de New York. Guillaume tombe alors en extase devant un tableau de Jackson Pollock, figure de l’expressionnisme américain.
Cette rencontre prendra toute son importance quelques années plus tard en 2015. Lors d’une session d’ennui profonde où il repense à Pollock, il se met alors à peindre.
La peinture selon Ant : une liberté de création totale
Ce qui est intéressant chez Guillaume Singer, c’est qu’il ne se voit pas comme un artiste. Il avoue ne pas savoir dessiner. Il considère la peinture comme la formation artistique la plus accessible et la source d’une possibilité d’expression infinie. L’abstraction représente un champ de liberté de création complète.
La technique du peintre et ses préférences artistiques
Le peintre use souvent des couleurs sobres. Il décrit le bleu comme un ami et l’utilise largement dans ses créations.
Ant peint son fond a minima avec une ou plusieurs couches puis projette ensuite ses couleurs sur la toile selon la technique de dripping, cette peinture d’action ou peinture gestuelle qui conserver un espace total de liberté.
Il aime que les teintes se perdent entre elles pourtant, il évite de noyer le tableau avec trop de couleurs.
Pour Guillaume, le regard des autres importe finalement assez peu, l’essentiel n’est pas de plaire ou de déplaire, mais de susciter des émotions. Lui-même ressent chaque toile qu’il peint de façon différente.
Il n’est nullement question pour lui de rechercher une symétrie.
Lorsqu’il termine, il pose le tableau et tourne autour parfois durant une journée ou plusieurs jours avant d’être certain de l’équilibre parfait entre les couleurs.
Guillaume ressent une certaine sensualité à ce geste mêlée à de l’immaturité. Il dépose quelque chose sur une toile qui sèche puis l’abandonne à la manière d’un enfant souffrant d’énurésie.
Il déverse ses fluides et les émotions qu’il éprouve à l’instant T car pour lui, la peinture se situe dans le présent, elle correspond à un moment de vie.
L’importance de la symbolique de la tache chez Guillaume Singer
Pour l’artiste, le point de départ des tableaux est le vide et l’intensité des impacts par la peinture projetée sur la toile à l’aide de palettes ou de couteaux.
Chaque éclat fait partie d’un grand tout, taches et traces sont les éléments constructeurs de l’œuvre.
La tache est pour lui un élément graphique entièrement libre. Guillaume s’amuse alors avec le symbole qui lui colle à la peau. Celle qui est considérée dans la vie quotidienne comme un élément indésirable ou laid devient quelque chose de beau sur la toile. L’artiste utilise le terme de tache, de flaque, de crachats, ou encore de fluide « éjaculatoire ». La tache reste sur la surface, elle marque, et cependant elle n’appartient à personne.
Le contenu et le contenant qui forment un tout
Lorsqu’il s’agit d’encadrement, Guillaume Singer accorde une importance majeure à l’encadrement, car selon lui, une œuvre n’est pas terminée sans ce dernier. La symbolique du contenu et le contenant s’impose à ses yeux. Il considère le cadre comme un contenant pour exposer ses œuvres. Peut-être est-ce la peur qu’elles ne s’échappent…
L’observateur ou l’observé ?
Vous l’aurez sans doute compris, l’artiste s’amuse à jouer avec les idées reçues. Il en va de même lorsqu’il s’interroge sur la relation de l’homme avec une toile. Et si au fond, l’homme n’était pas le seul à détenir le monopole et la jouissance de l’observation ?
L’artiste se plait à penser que si l’homme contemple une œuvre, le phénomène peut tout aussi bien se produire dans le sens inverse. Un tableau exposé dans un lieu est le témoin des existences qui s’y écoulent. Partant de ce constat, on peut s’interroger sur quoi observe qui ou qui observe quoi.
Vernissage Guillaume Singer le 25 juin chez Dimex Galerie
Guillaume avoue se sentir bien dans le showroom de Dimex et il a envie de faire découvrir le lieu par le biais d’un vernissage.
Pour lui, cet endroit représente un bon équilibre entre l’aspect artisanal de la fabrication de cadres, châssis, entoilages et le côté familial de l’équipe à taille humaine dont il apprécie tout autant la singularité que le professionnalisme.
Pour notre plus grand plaisir, Guillaume Singer aime se balader dans notre showroom. S’assoir et se poser. Discuter devant un café le temps de la fabrication de ses encadrements.
Quant à nous, nous apprécions le peintre pour les valeurs qu’il véhicule, son côté accessible. Nous aimons regarder « ses taches » accrochées sur nos murs.
Nous avions depuis longtemps l’envie de nous réunir et de créer ensemble un événement. C’est chose faite, le rendez-vous est pris dans nos locaux le 25 juin à partir de 18 h 30 où le peintre exposera une trentaine d’œuvres.
Nous espérons que vous serez nombreux à nous rendre visite pour découvrir l’univers de cet artiste à part qui évolue hors des sentiers battus !